Éducation positive : TP n°2
Bienvenue pour cette 3ème journée. Sympa ce stage sur l'éducation positive, n'est-ce pas ?
Sophie Benkemoun conseille l'écoute empathique plutôt que le jugement, les critiques ou les conseils, pour accueillir les émotions de l'enfant.
Un moyen très simple peut vous y aider : imaginez que la personne que vous avez en face de vous est un invité. La conférencière prenait l'exemple suivant : est-ce que vous diriez à quelqu'un qui part de chez vous en oubliant ses lunettes : "Et alors, tu peux pas faire attention (conseil) ? À chaque fois que tu viens ici, tu oublies quelque chose (critique), c'est pas possible (jugement) ! Ta soeur, quand elle vient, elle n'oublie rien, elle, au moins (comparaison = mauvais pour l'estime de soi) !".
Imaginons : rappelez-vous le jour où Fiston2 a renversé de la pulpe de groseille partout dans la cuisine (lire le billet "Céréales killer" du 13 septembre dernier), j'aurais dû lui dire : "Je comprends ton mal-être, tu dois avoir très mal à ton doigt parce que tu t'es brûlé avec le grille-pain. C'est vrai, il n'y avait plus de céréales, donc tu as été obligé de te faire griller une tartine, mon pauvre... Ta douleur aura sans doute engendré ce geste malencontreux qui t'a fait renverser le pot de jus de groseille et saloper toute ma cuisine permis de redonner à ce lieu de vie la fantaisie qui lui sied. Et maintenant, ben voui, tu souffres trop pour aller acheter des céréales pour ton petit-déjeuner, c'est normal mon chéri".
C'est sûr, c'est mieux que de dire "MEEEEEEEERDE, ça fait chier ! " Une évidence.
La prochaine fois, je saurai également quoi dire à Fiston1, qui s'était mis à faire ses devoirs au moment où je lui demandais de faire les courses : "Mais oui mon garçon, je comprends ton empressement soudain à faire tes devoirs ; tu as sans doute dû te sentir en forte insécurité émotionnelle au moment où tu as ouvert ton agenda et que tu as vu tout le travail qu'il te restait à faire. Travail que tu n'avais pas spécialement anticipé parce que, et ce n'est pas de ta faute, ton premier étage est encore en construction et tu n'as pas encore la capacité d'avoir le recul nécessaire pour t'organiser un tant soit peu à l'avance. C'est ballot, ça tombait juste au moment où je te demandais d'aller chercher des céréales. Tu iras une autre fois, ne t'inquiète pas.". Certainement moins traumatisant que : "Bon sang, mais c'est pas vrai, c'est encore moi qui vais devoir y aller (j'ai trop fait ma victime ce jour là) !".
PS : N'empêche, mon éducation à moi aussi elle a fonctionné : en utilisant moins de mots, mais des plus gros, il y est allé finalement, les acheter, ses céréales (j'ai même eu un verre de jus de groseille gratos avant) !