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23 mars 2018

La poubelle des mamans

   Le bureau de Filloute est un véritable capharnaüm : un chat n'y retrouverait pas ses petits. Filloute a la particularité de fabriquer des bricolages en tout genre au kilomètre et je ne peux pas tout garder. Ça tombe bien, elle est à l'école...
Ce porte photo en bois constellé de strass ? Allez, on jette !
Cette pochette en feutrine qui se découd un peu plus chaque jour ? Itou !
Cette rivière en papier épais traversée par un pont en bâton d'esquimau chevauché par un bonhomme en bouchon de liège ? Elle est abîmée... Et hop ! Ni vue, ni connue !
Cette boîte ronde en carton décorée avec du vernis et une serviette en papier qui commence à se décoller ? Recyclage !
Ce collier en perles d'argile roulées sous les aisselles ? Zou, poubelle !
Ce masque loup en plastique élevé sous la mère qui te fout des paillettes dans les yeux dès que tu le touches ?
Pareil !
Une heure après, le bureau de Filloute pourrait figurer en première page d'un catalogue Habitat. Pfffiou, ça fait du bien !

   Quelques jours plus tard, après le dîner, âpres négociations entre les enfants pour savoir qui fait quoi ; j'écoute d'une oreille distraite (moi, les conversations trop intellectuelles, je décroche vite...) : "Tu descends la poubelle et je vais chercher le courrier", "Non, j'ai déjà vidé la poubelle hier : je vais vider les bouteilles et toi tu descends le recyclage", "D'accord mais la prochaine fois, on fait le contraire", "Moi, j'peux pas aller vider le verre, je suis en pyjama" etc. Bilan : 1 partout, balle au centre. Chacun repart avec une mission.
   Quelques secondes après, Filloute revient du local à poubelle toute triomphante, avec une petite boîte-ronde-en-carton-décorée-avec-du-vernis-et-une-serviette-en-papier-qui-commence-à-se-décoller dans la main en criant : Maman ! Maman ! Heureusement que c'est moi qui suis allée vider le recyclage ! Regarde ce que j'ai trouvé : une boîte en décopatch que je t'avais offerte l'année dernière ! Tu t'es trompée, tu l'as mise à la poubelle sans le faire exprès !

Mince, grillée. Je me rattrape aussitôt : Oh ma chérie ! Merci beaucoup ! Heureusement que tu es là, tu te rends compte ? Allez, donne-la moi, je vais la mettre sur l'étagère.

En fait, je ne sais pas si je la mérite, ma fille...

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19 mars 2018

L'île flottante

Je rentre du cinéma vers 23h. Fiston2 m'accueille avec précaution : Maman, je ne sais pas si ça va te plaire, mais j'ai pris une initiative pendant que tu étais au cinéma : j'avais envie de faire la cuisine et j'ai fait une île flottante. Tu veux la goûter ?
Mon cerveau de Daronne imagine instantanément deux colonnes :
La colonne INCONVÉNIENTS :
- Il est tard et Fiston2 a du mal à se lever le matin.
- Il n'a sans doute pas fait ses devoirs.
- Qui va se taper le nettoyage des ustensiles ?
La colonne AVANTAGES :
- Il a pris des initiatives.
- Il a même nettoyé toutes les casseroles.
- J'adore l'île flottante.

- Au moins, il n'était pas sur son portable.
- En mon absence, de toutes façons, il n'aurait pas fait ses devoirs.
- Son île flottante est délicieuse.
- Aimer faire la cuisine à 15 ans, c'est super (sa future femme a bien de la chance).
- Ça n'a rien à voir, mais en plus, il est beau comme un camion mon fiston.
- Je l'aime jusqu'aux étoiles.

C'est vite vu, non ?
Je lui dis : Oh merci, qu'est-ce que c'est agréable d'avoir une petite douceur sucrée en rentrant du cinéma ! Et aussitôt après : Allez, zou, au lit maintenant (faut pas qu'il prenne trop la confiance, non plus...) !

Île flottante

 

16 mars 2018

Save a music teacher, kill a music teacher

   Lorsqu'un enseignant demande un changement d'académie, le mouvement se fait en deux temps (d'où la célèbre expression "en deux temps, deux mouvements") : il est d'abord accepté dans une nouvelle académie, puis il doit formuler des voeux plus précis : c'est ce qu'on appelle la phase intra-académique. S’il n’y a pas de poste vacant dans la zone géographique qu'il vise, il peut être TZR - titulaire sur zone de remplacement - ce qui l'oblige à accepter n’importe quel poste dans une zone plus ou moins étendue selon les académies.
   Il se trouve que dans l'académie de Clermont-Ferrand, la zone qui m'intéresse est spécialement vaste puisqu'elle regroupe l'Allier et le Puy de Dome. Aussi, si je suis nommée au sud de la capitale du pneu, je peux me taper effectivement jusqu'à 300 bornes et 4 heures de trajet par jour aller-retour...
   Bref, parlons peu, mais parlons bien ; il ne me reste que quelques jours pour trucider un prof de musique afin de libérer son poste dans un patelin qui m'intéresse.

   Avouez, vous pensez la même chose que moi, n'est-ce pas ? Vous voyez où je veux en venir ? Mais siiiiii, enfin, réfléchissez deux minutes !
Un accident de flûte à bec, c’est si vite arrivé...
(Gniark, gniark, gniark...)

prof de musique

10 mars 2018

SafariX

Rhhôôô, que c'est chou, mes deux ados qui jouent encore aux Playmobils. Ils ont gardé leur âme d'enfant, c'est formidable. Quelle joie pour nous, parents, de voir l'innocence poindre encore dans leur cœur...

Lions

4 mars 2018

Le boss des maths

À votre avis, l'appréciation du professeur sur la copie de Fiston2, c'est du premier ou du second degré ?
Autrement dit, c'est de la bienveillance ou de l'humour ?

Devoir de maths

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27 février 2018

Coiffeuse 1 - Daronne 0

Toute à ma honte d'avoir les cheveux en pétard et les racines carrées, me voilà chez ma coiffeuse habituelle - une grande black qui possède l'immense qualité de me laisser lire mes magazines tranquillement - en train de lui demander de me rafraîchir tout ça.
Quand elle a fini, je lui dis : Plus court, s'il vous plaît.
Elle s'exécute.

Bien qu'elle ne m'ait rien demandé, je lui lance d'un ton badin : Eh oui ! Nouvelle coupe, nouvelle vie ! qui, chez une personne sinon normalement constituée, du moins polie, appelle une autre question du genre : Ah bon, vous changez de vie ?
Que dalle, makache, walou !  Elle s'en bat l'oeil avec un tibia de langouste la nana !
Vexée, je quitte le salon de coiffure en maugréant, parce que quand même, ça me démange de lui dire : Ça se voit que c'est pas toi qui vas changer de vie !
Tu ferais moins ta maligne sinon, hein !
Pffttt...
Euh... on peut espérer un peu de compassion dans ce pays ou c'est trop demander ?!

Coiffeur

 

23 février 2018

Serrurier 1 - Daronne 0

Toute à ma joie d'avoir ma mutation, me voilà chez le serrurier du coin - un vieux monsieur taiseux - en train de dupliquer les clés de ma future maison principale en trois exemplaires.
Sans un mot, il s'exécute.
Bien qu'il ne m'ait rien demandé, je lui lance d'un ton badin : Eh oui ! Nouvelles clés, nouvelle vie ! qui, chez une personne sinon normalement constituée, du moins polie, appelle une autre question du genre : Ah bon, vous déménagez ?
Que dalle, makache, walou ! À part ses chaussures (il est aussi cordonnier), il n'en a rien à cirer le gars !
Vexée, je quitte sa boutique en maugréant, parce que quand même, ça me démange de lui dire : Ça se voit que c'est pas toi qui vas changer de vie !
Tu ferais moins ton malin sinon, hein !
Pffttt...

clés

20 février 2018

La mutante

   On se calme, on se calme. D'accord, j'ai parlé de devenir bonne soeur dans le Bourbonnais et de cultiver des légumes bio (lire l'article "Fin du monde" du 16 février dernier). Mais je disais ça comme ça, hein. C'était AVANT de savoir que j'allais obtenir ma mutation pour l'académie de Clermont-Ferrand. Parce que le Bourbonnais : OK ; les légumes bio : pas de problème, mais bonne soeur, euh... comment dire... Il y a bien une jolie abbaye de bénédictines dans le coin mais, disons que je ne suis pas encore tout à fait prête ; mutatis mutandis, je vais peut-etre attendre la hors-classe finalement, d'accord ?
Donc, pour résumer, à partir de septembre prochain, Daronne va sillonner les routes de l'Allier en mangeant du pâté aux pommes de terre.
Alors, chacun y va de sa petite phrase, plus ou moins réconfortante.
Les collègues et amis :
- Où ça ?!
- Félicitations !
- Mais qu'est-ce que tu vas foutre là bas ?
- Je suis contente pour toi et triste pour nous.
- Clermont-Ferrand, c'est moche.
- No going back.

- La campagne, je ne pourrais pas.
- Oh la vache ! (Bien vu ;-)
- Fortune favours the brave ! (une collègue d'anglais adorable)
La famille :
- Je ne sais pas quoi en penser...
- T'es contente ?
- Si c'est ce que vous vouliez...
- Tu dois être heureuse de savoir que tu vas vivre là où tu le voulais.
- Là, tu n'as plus le choix.
- C'est presque comme si tu rentrais au monastère. (Maman ! Enfin !)

Enfin, il y a cette phrase merveilleuse de Filloute, à l'annonce de la nouvelle : Je suis contente ! Je n'ai pas cette force dans mon corps pour l'exprimer ; du coup, je le fais avec mes doigts sur le piano...

Fortune_favours_the_brave_FINAL

16 février 2018

Fin du monde

Imaginons une scène ordinaire d'une vie ordinaire :
   Vous habitez en ville ; après votre journée de travail, vous partez courir une vingtaine de minutes. En rentrant, vous prenez une douche, vous enfilez un vêtement confortable, vous dînez d'une assiette de carottes rapées, d'un bon plat de pâtes à la bolognaise, et d'un yaourt avec du sucre. Après le dîner, vous allumez l'ordinateur pour travailler sur un dossier sur lequel vous avez déjà passé une bonne partie de la journée. Vous êtes fatigué, vous décidez de vous en griller une et de boire un petit verre de rhum, histoire de vous détendre. Ce mélange tabac/alcool ne vous réussit pas, vous allez aux toilettes et vaporisez le lieu avec un diffuseur d'huiles essentielles. Une fois au lit, vous surfez sur votre smartphone jusqu'à pas d'heure.

Maintenant, reconsidérons cette scène à la lumière des risques actuels :
   Vous habitez en ville (pollution --> réchauffement climatique). Après votre journée de travail (trop de boulot --> burn out), vous partez courir une vingtaine de minutes (effort physique + pollution = maladies respiratoires aiguës et chroniques + maladies cardio-vasculaires). En rentrant, vous prenez une douche (composants chimiques toxiques --> problèmes cutanés : irritation, allergie, photosensibilisation + perturbateurs endocriniens), vous enfilez un vêtement confortable (substances chimiques toxiques dans le tissu --> perturbateurs endocriniens), vous dînez d'une assiette de carottes rapées (pesticides --> infertilité, cancers, troubles neurologiques...), d'un bon plat de pâtes à la bolognaise (--> allergie au gluten + risque de salmonelle), et d'un yaourt (--> risque de listériose) avec du sucre (--> diabète, obésité + addiction). Après le dîner, vous allumez l'ordinateur pour travailler sur un dossier sur lequel vous avez déjà passé une bonne partie de la journée (exposition prolongée aux écrans --> troubles du comportement, de la communication, de la concentration, problèmes de vision...). Vous êtes fatigué (--> risque de dépression), vous décidez de vous en griller une et de boire un petit verre de rhum (--> troubles du comportement, concentration, mémoire, interactions sociales, troubles neurologiques + addiction), histoire de vous détendre. Ce mélange tabac/alcool ne vous réussit pas, vous allez aux toilettes et vaporisez le lieu avec des huiles essentielles (--> allergies respiratoires, asthme...). Une fois au lit, vous surfez sur votre smartphone jusqu'à pas d'heure (exposition prolongée aux écrans --> insomnie --> dépression).

Option 1
: on finit tous bonne soeur dans le Bourbonnais et on cultive des légumes bio.
Option 2 : on organise un suicide collectif en essayant de lire La Phénoménologie de l'esprit de Hegel jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Option 3 : foutu pour foutu...
Une autre solution ?

Fin du monde

 

 

12 février 2018

Daronne : elle divorce

   Ça ne pouvait plus continuer : leur relation était devenue insatisfaisante, c'était davantage de la dépendance affective qu'autre chose. Déjà, Daronne en avait marre de coucher avec lui toutes les nuits. Alors, vous me direz : Oui, mais, si c'est juste un petit coup par ci, un petit coup par là, ça ne fait de tort à personne. Mais après, vous savez comment c'est, on ne peut plus s'en passer ; toujours une bonne excuse de le tripoter : et vas-y que je te caresse de haut en bas, et vas-y que je te caresse de gauche à droite...
   En outre, ça devenait pénible, il avait toujours un pêt de travers : au delà de 30°C, il n'était plus bon à rien ; en dessous de 0°C, y'avait plus personne... Au moindre problème, il était à plat ! On ne se permettrait pas de parler d'obsolescence programmée, mais tout de même... Parce que bon, disons qu'il n'est pas de première jeunesse, mais il n'est pas bien vieux non plus. Il a encore des choses à vivre.
   Et puis franchement, lui aussi, il devait en avoir marre ! Vous aimeriez, vous, alors que vous n'aspirez qu'à un repos bien mérité après avoir bossé toute la journée, qu'on vous demande avant de vous endormir : Dis-moi, quel temps il va faire demain ? Deux minutes plus tard : Eh oh ! C'est quoi le chemin pour aller chez le dentiste ? 30 secondes plus tard : Pssttt... C'est quoi le chemin déjà ? Tu me l'as dit, mais j'ai oublié ! Ou encore : Tu me donnes une bonne recette de flan à la vanille ? Le bus, il part à quelle heure ? J'ai fait combien de kilomètres aujourd'hui ? C'est quand la prochaine pleine lune ? Tu me dis si j'ai reçu du courrier ? Montre-moi les photos de la belle balade d'aujourd'hui ?
STOOOP ! Ça suffat comme ci.

Oui, vraiment, elle était fière de sa décision : dorénavant, elle ne dormirait plus avec son téléphone portable ; il resterait en bas, relié par le fil de son chargeur à la prise de la cuisine, jusqu'au lendemain matin. Et basta.

Miroir brisé

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