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27 juin 2016

Chihuahua vs Pitbull (épisode 1)

Un collège paisible des Yvelines, cours de musique, vendredi 8h30-9h30, classe de 6°

Les 27 élèves, un par un : Bonjour Madame, Bonjour Madame, Bonjour Madame
La prof fait l'appel : Mélanie B. ? Présente, Jean-Baptiste B. ? Présent, Arthur B. ? Présent, Jérémy B. ? Présent… (27 fois).
La prof : Bien, quelqu’un a-t-il oublié ses affaires aujourd'hui ? Aucune réponse.
La prof : Très bien, nous allons commencer par la flûte ce matin (c’était encore autorisé par la loi à l'époque). Les (27) élèves en chœur : Ouuaais ! On répète le morceau. La prof : Qui veut être évalué aujourd'hui ? Les (27) élèves : Moi !
Plus tard, un élève lève la main : Madame, est-ce-que je peux demander de la colle à mon voisin SVP ? La prof (Je rêve ! Ils vont bientôt me demander la permission de respirer !) : Oui, oui, bien sûr.
Maintenant, nous allons chanter. Les (27) élèves : Ouuaais ! Le chant est nickel chrome.
La prof : Et maintenant, nous allons écouter un extrait d'opéra de Puccini. Les (27) élèves : Ouuaais ! L'audition se déroule sans problème. Les élèves sont très attentifs. Pourtant, Céline lève la main : Madame, vous ne pouvez pas dire à Jérémy et Alexis de faire moins de bruit ? Ils n'arrêtent pas de parler ! La prof (Ah bon ? Mais j'ai rien entendu !), d'une voix autoritaire : Allez, Jérémy et Alexis, n'empêchez pas les autres d'écouter tranquillement la musique, sinon je vais être obligée de me fâcher.
La sonnerie annonçant la fin de l'heure retentit. Un élève : Madame, on peut sortir ? La prof : Oui oui, bien sûr.
Quelques élèves s'attardent autour de mon bureau. Jean-Baptiste me demande : Madame, on va en écouter beaucoup de musique classique ? La prof : Oui, pourquoi ? L'élève : Parce que c'est beau, j'aime bien ça. La prof (Mais oui, c'est ça, fayot) : Allez, c'est bien Jean-Baptiste, mais dépêche-toi, tu vas être en retard au cours de maths.

En attendant la classe suivante, je baille un coup.

images - copie

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26 juin 2016

Une fonctionnaire qui apprend à fonctionner

     Quelques années après le fameux entretien d'embauche, CAPES en poche, me voilà nommée remplaçante dans l'académie de Versailles (j'avais demandé Bordeaux, Poitiers, Nantes, Rennes et la Martinique...). Le statut de remplaçant donne le "privilège" de recevoir chaque année une nouvelle affectation sur un, deux ou trois collèges en même temps. Cette année là, je suis nommée sur deux établissements, un très tranquille et un très difficile (le pire que j'aie jamais connu). Pour autant, ce dernier n'est pas classé en ZEP, va savoir pourquoi.
Un matin, en arrivant dans le collège difficile, j'apprends qu'il y a eu en quelques jours :
- Un pare-brise de voiture brisé (pas le mien, ouf !), un autoradio piqué (pas le mien, ouf !).
- Des élèves qui ont lancé des fumigènes dans les couloirs après la récréation de 10H30 (impossible de monter dans les classes).
- Une jeune collègue de 22 ans qui a affiché une lettre de démission de 4 pages en salle des profs pour dire combien elle nous admirait de faire ce boulot, mais que c'en était trop pour elle (à sa décharge, elle s'était reçue un pot de yaourt sur la tronche en plein cours).
- Une élève de 6ème qui s'est fait voler les clés de chez elle pendant le cours de sport. Le lendemain, sa maison est cambriolée (mais les parents n'osent pas porter plainte de peur des représailles...).
- Et pour couronner le tout, un élève qui, après avoir craché sur un professeur, a été exclu... avec sursis (même pas une petite heure de colle) !
J'en reste coite. Devant ma mine déconfite, une collègue me conseille de garer ma voiture avec le pare-brise arrière face à la cour "comme ça, si les élèves te l'abîment, tu pourras repartir, alors que si c'est le pare-brise avant, tu n'y verras plus rien !".
Waï (c'est mon cri de guerre) !
Je respire un grand coup, et monte dans ma salle ; un élève de 3° m'accueille en me demandant si je fais une dépression, histoire de me tester (je l'ai juste dé-testé).
Après 4 heures de cours harassantes, je m'effondre en larmes dans ma voiture en quittant l'établissement.

Pfffiouttt... On n'est pas rendu comme dirait l'autre.

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25 juin 2016

Réphorme de l'orthografe (2)

Fiston2 (en gris), après avoir essuyé quelques remontrances pour des histoires d'horaires non respectés, en mode langage châtié -je vous avais prévenus, il sait faire aussi- à Daronne (en vert) :

photo_2

24 juin 2016

Monnome : les présentations

(Je vous rassure, ce ne sont pas ses vrais cheveux sur la photo.)

Monnome est un être tout à fait singulier. Mais comme tout un chacun, il a des qualités et des défauts.
Parmi ses qualités, j'en retiendrai trois (pas plus sinon vous allez me le piquer) : il est galant (il me laisse toujours changer les ampoules pétées en premier), il m'a fait connaître Maurice (l'île, pas le boucher du quartier), et ses supers amis sont tous devenus mes supers amis (c'est pas si courant que ça, paraît-il).
Pour les défauts, il serait tentant d'en établir une liste exhaustive, mais je suis limitée à 15800 signes par article, ça va être difficile. Alors je n'en divulguerai qu'un seul : il exècre tous les mots ou groupes de mots qui contiennent le mot attente : file d'attente, salle d'attente, liste d'attente, monte la tente, on va déjeuner chez ma tante, etc... ce qui nous amène parfois à des situations fort cocasses (suspense...).

(Dites bonjour au monsieur bande de malpolis !)

L'oeuf de Fiston2

23 juin 2016

Je suis un poil de mammouth (prologue)

L'entretien d'embauche.

Ce matin là, une lettre du rectorat dans ma boîte aux lettres :

« Bordeaux, le 07 septembre 1995
Vous avez déposé auprès de mes services un dossier de candidature à un emploi de maître(sse) auxiliaire d’enseignement en Education musicale.
Je vous serais obligé de bien vouloir vous présenter au Rectorat de l’Académie de Bordeaux, 15 rue Desfourniel à Bordeaux, afin d’avoir un entretien avec Madame B., Inspecteur Pédagogique Régional de la discipline.

Madame B. est disposée à vous recevoir le mardi 26 septembre 1995 à partir de 10H30.
Vous voudrez bien faire connaître votre réponse au secrétariat des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux, poste 3819. »        

Pour des étudiants en communication, en journalisme ou en psychologie, j’aurais du être filmée et montrée en contre-exemple : dos voûté, jambes croisées, voix d’outre-tombe, aucune conviction, aucun argument.
Pourtant, quelques semaines plus tard, une lettre m’annonçait que ma candidature était retenue.

C’est la meilleure erreur qu’ils n’aient jamais commise.

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22 juin 2016

Les musées expliqués aux parents

Fiston2 à Daronne : "Mais pourquoi tu m’obliges à aller au musée Maman ? Même une fois pas an c’est trop." (Silence de Daronne)
"Ça fait chier les musées (vous aurez l'occasion de vous en rendre compte plus tard, Fiston2 passe du langage soutenu au langage familier avec une aisance déconcertante), c’est pour les vieux. J’ai pas envie d’y aller, c’est nul. Pourquoi on y va ?" (Re-silence de Daronne)
"Maman, réponds, pourquoi on va au musée ? Ça fait chier !" (Exaspération silencieuse de Daronne. Ça commence à fumer. Elle songe à demander la Médaille du Mérite Agricole pour avoir gardé son sang froid en emmenant Fiston2 au musée.)
"Pourquoi les parents, ils obligent leurs enfants à aller dans des endroits nuls ? À quoi ça sert la culture ?" (Explication de Daronne)
Fiston2 : "Ben oui, mais alors, ça, c’est valable parce qu’il y a des gens cultivés et des gens pas cultivés, mais si tout le monde arrête de se cultiver, plus personne n’est cultivé, et comme ça, on oublie la culture et les gens ne savent pas qu’ils ne sont pas cultivés."
(Admiration de Daronne face à cette logique imparable. Désespoir de Daronne face à cette logique imparable. Finalement, c’est la Légion d’honneur qu'il lui faut.)

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21 juin 2016

Réphorme de l'orthografe

Fiston1 (qui veut aller faire de la muscu sur des barres de traction dans la forêt avec un copain) à Daronne :

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20 juin 2016

"Thérèse Raquin" racontée aux parents

Daronne à Fiston1 : « Tu me racontes Thérèse Raquin ? »

Fiston1 : "Alors c’est l’histoire d’une meuf, sa mère elle meurt. Elle est confiée à sa tante. Plus tard, elle se marie avec le fils, mais elle en a marre parce que le mec, de base, il est toujours malade, toujours faible tout ça. Genre elle s’ennuie avec lui. Toutes les semaines, y’a des gens, enfin des amis, qui viennent jouer chez elle. Et comme, genre, elle s’ennuyait avec son mari, elle le trompe avec un gars, son ancien pote d’enfance. Après, comme ils en ont marre de se cacher, ils décident de tuer le mari, ils le jettent par dessus bord en faisant une balade en bateau. Genre, tout le monde croit à un accident. Mais après, ils culpabilisent, du coup, ça leur gâche la vie, ils arrivent plus à dormir et tout. Au bout de quelques mois, ils se marient. Après, la mère, elle devient paralysée et muette, et un soir, le mari, il parle du meurtre devant la vieille. Elle entend tout, y se font cramer. Après, elle essaie de dire la vérité aux invités qui viennent, mais ils comprennent pas. Alors elle commence à écrire « Thérèse et Laurent sont… » mais elle y arrive pas parce qu'elle est paralysée. Après, chacun veut tuer l’autre parce qu’ils se prennent trop la tête. Mais au final, ils décident de se suicider ensemble. Et la mère de la fille, elle assiste au suicide."

"Zola m'a tuer"
Genre... déZOLAtion !

TR-3

20 juin 2016

Bienvenue en Adolescence !

     Il y a quelques années, une amie est arrivée chez moi au bord de la crise de nerf, en me racontant les frasques de sa fille aînée qui venait de mettre un pied dans l’adolescence. J’écoute, je juge, j’anticipe, je flippe, puis me dis que j’ai encore le temps avant que les miens y entrent, s’ils y entrent un jour, parce qu’avec l’éducation qu’ils ont reçue, nom de Zeus, il n’y a pas de raison, ils sont parés pour la vie.
Et quelques années plus tard, brusquement, Fiston1 entre dans l’Adolescence. Un jour effectivement, au lieu de se peigner en 30 secondes avec un pétard, il reste 7’30 dans la salle de bain, peigne à la main, à se mirer sous toutes les coutures. Deux jours plus tard, j’achète le premier tube de gel, dont l’intensité va augmenter au fil des mois : Force 1 (Effet mouillé), Force 2 (Strong), Force 3 (Sculpt Force XXL), puis 4 (Extra Strong Power Force de la mort qui tue), 5, 6, etc. C’est l’échelle de Richter version gels coiffants. Je deviens incollable (contrairement aux cheveux de mon fiston).
Quand, quelques mois plus tard, Fiston2 s’y met aussi, ma salle de bain ressemble à une succursale de Jean-Louis David : tailles, marques, forces… faites votre choix mes enfants. Un an après, face à mon questionnement métaphysique sur les tube
s qui semblent comme neufs, Fiston1 et Fiston2 me rétorquent de concert : « Quoi ? Le gel ? Mais c’est nul Maman, ça fait une éternité qu’on n’en met plus ! ». Et hop, poubelle, merci, au revoir.

Et qu’on ne vienne pas me bassiner avec la testostérone. L’entrée en Adolescence (ça devrait être un pays de l'Union Européenne, tiens), ça passe par le gel.

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